Pour comprendre les origines et la formation géologique de la cavité, il faut remonter 40 millions d’années en arrière, lorsque les terres qui font aujourd’hui partie de la Conca de Barberà faisaient partie des fonds marins d’une grande mer, où se déposaient les galets arrondis des rivières et des ravins qui s’y jetaient. Il y a 25 millions d’années, les eaux de cette mer ont été déplacées et ont laissé place à une vaste plaine marécageuse. Au fil du temps, cette zone marécageuse s’est asséchée et les blocs et sédiments qui faisaient partie de cet ancien fond marin se sont compactés, se transformant en une roche solide et dure, que nous connaissons sous le nom de conglomérat.
Depuis l’Antiquité, l’eau de pluie et la fonte des neiges des périodes glaciaires passées, ainsi que la présence de la luxuriante forêt de Poblet qui agit comme une éponge, ont conféré à cette zone un important degré de rétention d’eau. La majeure partie de cette eau s’écoule vers le Pla de la Conca, formant une série de ruisseaux et de ravins tels que le Titllar, les Torners, les Fargues, la Pena et, surtout, le Castellfollit, qui recueille les eaux des pentes de l’Argentada et du Tossal Rodó.
La majeure partie de l’eau collectée et transportée par tous ces ruisseaux et ravins converge vers la chênaie de La Mata, une zone formée de matériaux sablonneux ayant une grande capacité de filtration, qui agit comme un vaste champ de dolines par lesquelles l’eau s’infiltre à l’intérieur de la terre. Cette circulation de l’eau du métro a provoqué l’usure des conglomérats et l’ouverture de diverses fissures ou fractures, ce qui a conduit à la formation de tout un réseau de conduits et de galeries à travers lesquels une véritable rivière du métro a commencé à couler.